Dossier Général
Boisson universelle étonnamment complexe,
le vin est connu depuis la préhistoire. Outre le terroir et le
cépage, qui lui confèrent ses premières
qualités, c'est le travail de l'homme, dont l'expérience
vinicole s'est enrichie au cours des siècles, qui lui octroie
ses plus nobles vertus gustatives. Il se comporte alors comme une
substance vivante, ayant sa jeunesse, sa maturité, son
déclin et sa mort. Plus que jamais nombreux et divers à
travers le monde, les vins ont leurs fins connaisseurs, qui
authentifient les grands crus.
Le vin est une boisson alcoolisée
provenant de la fermentation du jus de raisin. Bien que la vigne
sauvage ait poussé sur le territoire français depuis
plusieurs dizaines de millions d'années, on estime que la
production de gros grains de raisin contenant suffisamment de jus
pour que s'amorce la fermentation ne dépasse pas cinq
millénaires. Avant la grappe, il est nécessaire de
tailler. C'est ainsi que les chèvres, en broutant les jeunes
pousses, ont peut-être été, à leur insu,
les premiers viticulteurs...
Histoire de
la vigne et du vin :
Le vin, exporté d'Asie Mineure, a conquis
l'Égypte. Choyée par les Grecs, perpétuée
et promue par les Romains, la vigne a été
implantée en Provence et dans le Languedoc vers le Ve
siècle avant notre ère. Une autre voie de
pénétration a été la vallée du
Danube, avec les vignobles de Roumanie, de Hongrie, de Suisse et du
sud de l'Allemagne. À partir des côtes de Provence et de
la haute vallée du Rhin, la vigne s'est répandue dans
presque toutes les régions du territoire français
situées à une altitude inférieure à 500
m, et s'est étendue vers le nord jusqu'au Soissonnais et au
Laonnois, tandis qu'elle pénétrait en Rhénanie
en suivant les vallées de la Moselle et du Rhin. Au total, les
vignobles se sont développés dans toute l'Europe
moyenne et méditerranéenne, depuis le sud de
l'Angleterre jusqu'au Maghreb. Ultérieurement, la vigne fut
cultivée dans la plupart des pays où le climat le
permettait, comme l'ex-URSS, l'Afrique du Sud, les États-Unis
(en particulier, la Californie et l'État de New York), le
Canada, le Mexique, le Chili, le Brésil, le Pérou, la
Bolivie, la Colombie, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et
même le Japon.
Parmi les étapes marquantes des
progrès et des mutations accomplis dans la culture de la
vigne, la fabrication et la conservation du vin, citons l'utilisation
des tonneaux (invention gauloise), qui se substituèrent aux
amphores, difficiles à boucher et fragiles, le sucrage des
moûts, ou chaptalisation (XVIIe siècle), la mise en
bouteilles (XVIIe siècle), la méthode champenoise mise
au point par Dom Pérignon dans la seconde moitié du
XVIIe siècle, le bouchon de liège, qui permet des
échanges subtils avec l'air ambiant, indispensables à
un bon vieillissement du vin (début du XVIIIe siècle),
l'introduction de plants américains résistant au
phylloxéra (seconde moitié du XIXe siècle), le
transport par chemin de fer avec, pour conséquence, la
disparition du vignoble parisien (fin du XIXe siècle),
l'instauration d'une réglementation concernant la
délimitation des vignobles, la production et la
détermination de qualité des vins sous la
responsabilité de l'Institut national des appellations
d'origine (INAO), créé en 1935 sous le nom de
Comité national des appellations d'origine des vins et
eaux-de-vie. Du Moyen Âge jusqu'à la Révolution,
le rôle du clergé, et en particulier celui des moines,
fut prépondérant dans le développement du
vignoble et l'amélioration de la qualité des vins.
Après les restructurations
consécutives à l'invasion du phylloxéra et
à l'avènement des chemins de fer mettant les vins du
Midi à la portée de tous, les vignobles ne se sont
maintenus que lorsque le terroir, c'est-à-dire essentiellement
le climat et le sol, leur était favorable. En ce qui concerne
le climat, la vigne craint les gelées de printemps et
affectionne les pentes, car le gel est plus fréquent et plus
nuisible dans les fonds. Il ne faut pas non plus trop de pluie au
printemps, car le gel par temps humide est mortel pour les pousses.
L'eau est nécessaire pour le grossissement des grappes en
juillet-août, mais elle ne doit pas séjourner trop
longtemps dans le sol; le soleil en septembre mûrit les
grappes, mais, s'il pleut avant les vendanges, la pourriture grise
risque de s'installer et de gâcher les moûts si le
vigneron n'a pas la sagesse de trier en vendangeant. Le rôle du
soleil est primordial, et les vignes sont plantées de
préférence face au sud et à l'est. Les
microclimats jouent aussi un rôle important; ils sont le
résultat de conjugaisons favorables de l'indice
hygrométrique, de l'ensoleillement, de l'altitude, le tout
aboutissant à une protection exceptionnelle déterminant
un terroir.
Comme l'écrit Victor Rendu dans son
Ampélographie française, de 1857, «la vigne
s'accommode de n'importe quel terrain pourvu que l'eau n'y stagne
pas. En France, en effet, on la voit réussir dans les crayons
de la Marne et résister parfaitement aux sols lourds et
marneux tels que ceux des meilleurs crus du Jura; elle fait la
richesse des calcaires oolithiques de la Côte-d'Or; les
débris granitiques ne lui sont pas moins favorables, les
excellents vins de Côte-Rôtie et de l'Hermitage sont
là pour l'attester; les vignes de La Malgue, près de
Toulon, sont assises sur le schiste, ainsi que celles de Banyuls; le
vignoble de Cap-Breton repose sur un sable presque pur...».
On pourrait ajouter à cette énumération les
terrains volcano-sédimentaires, les grès du permo-trias
et les alluvions en Alsace, outre, bien entendu, pour cette
dernière région, les granites, les gneiss, les schistes
et les calcaires..., si bien que toutes les roches, qu'elles soient
sédimentaires, métamorphiques ou éruptives,
peuvent accueillir le vignoble.
Recouvrant les unes et les autres, le sol
résulte de l'interaction entre les éléments
minéraux du sous-sol, l'activité biologique (plantes et
animaux) et les pratiques culturales qui atteignent parfois une
cinquantaine de centimètres de profondeur, ce qui lui
confère une grande variété. Or, en ce qui
concerne la personnalité d'un vin, ce n'est pas seulement la
roche du sous-sol qui est en cause, mais aussi la composition et les
propriétés du sol qui en dérivent. En fait, la
vigne affectionne les sols caillouteux où ne pourrait
prospérer aucune autre culture; paradoxalement, elle produit
alors de meilleurs raisins que sur les terres riches.
Les relations entre le terroir et la
qualité des vins sont particulièrement frappantes tout
au long des côtes de Bourgogne, exposées à l'est.
Les appellations «grand cru» ou «premier
cru» sont produites sur des pentes de 5 à 20 %
où la pierrosité est élevée (10 à
40 %) et la teneur en argile, faible. Les appellations
régionales ou sous-régionales
«bourgogne» prospèrent en bas de pente
(moins de 2 %) avec une pierrosité inférieure à
5 %, tandis que les appellations communales occupent une situation intermédiaire.
La personnalité d'un vin dépend
à la fois des terroirs et des cépages,
variétés de l'espèce Vitis vinifera (on en
compte plus d'une centaine). Dans le cas de la sélection
clonale, chaque plant est issu d'un pied unique
sélectionné dans une population et multiplié par
bouturage. Parmi les cépages les plus répandus en
France, le pinot noir donne les grands bourgognes rouges, mais aussi
le champagne. Le gamay noir à jus blanc est la base du
beaujolais, le grenache, celle des vins du Midi, tandis que le
cépage dominant des médocs, grands bordeaux rouges, est
le cabernet-sauvignon, auquel on associe le cabernet franc et le
merlot. Pour les vins blancs, il faut citer le chardonnay des grands
crus bourguignons et champenois, le chenin du Val de Loire, le
riesling en Alsace, le sauvignon à Sancerre et dans le
Sud-Ouest, le sémillon aussi, à Bordeaux. Soulignons
que l'influence du terroir et aussi la pratique de la vinification
font qu'un même cépage peut donner des vins très
différents : c'est ainsi que le pinot noir et le chardonnay,
les deux principaux cépages de la Bourgogne, sont aussi ceux
de la Champagne... Le champagne résulte ainsi d'un assemblage
de plusieurs vins issus de cépages différents, comme le
bordeaux rouge où se marient notamment le cabernet-sauvignon,
le cabernet franc et le merlot. Au contraire, le beaujolais n'est
vinifié qu'à partir d'un cépage unique, le gamay
noir à jus blanc, qui donne un vin jeune et léger sur
terrain calcaire, alors qu'il est charnu et corsé sur schiste
et granite. Le cabernet franc, introduit du Bordelais dans le Val de
Loire sous le nom de breton, produit, suivant le terroir, les
rosés d'Anjou et de Saumur ou les vins rouges de Chinon, de
Bourgueil et de Champigny. Chaque cépage est adapté
à un terroir déterminé, en dehors duquel il
n'atteint pas les mêmes performances. C'est par exemple le cas
du riesling, du sylvaner et du gewurztraminer en Alsace.
De la vigne au vin
- techniques de culture et de vinification :
Les travaux de la
vigne :
L'année vigneronne débute par la
taille hivernale, qui diminue le nombre des rameaux, raccourcit ceux
qui restent en ne conservant que quelques bourgeons, ou yeux. Ceux-ci
«débourrent» en mars-avril, période
pendant laquelle la vigne est vulnérable à la
gelée. Les rameaux croissent, les feuilles et les vrilles se
développent, et, en juin, les fleurs s'épanouissent,
laissant apparaître les futures grappes. Par temps froid et
humide, la pollinisation s'effectue mal (coulure). En juillet, les
grappes se développent (la pluie est alors bienfaisante) et,
en août, les grains mûrissent et changent de couleur
(véraison); la maturité s'achève en
septembre-octobre suivant les régions (soleil
indispensable...), et la cueillette (vendange) intervient aussitôt.
Au cours de ce cycle de végétation,
le viticulteur effectue un ou plusieurs traitements, en particulier
contre les champignons (oïdium, mildiou), dirige les rameaux,
pratique le rognage et l'effeuillage, ce dernier étant
destiné à mieux exposer les grappes au soleil. En
automne, si le temps est humide, un champignon, Botrytis cinerea,
s'installe sur les grains et les fait pourrir (pourriture grise).
Toutefois, dans des conditions particulières, ce champignon a
une action bienfaisante (pourriture noble), et notamment sur le
cépage sémillon du Sauternais, dont il diminue
l'acidité et augmente la teneur en sucre, indispensable
à la production d'un vin liquoreux.
La vendange est manuelle ou mécanique. La
cueillette manuelle permet de maintenir intactes les grappes
jusqu'à la cave; c'est la seule envisageable pour les grands crus.
La vinification traditionnelle se déroule
selon les opérations suivantes : l'égrappage ou
éraflage, qui consiste à détacher les grains du
reste de la grappe mais qui peut ne pas être
pratiqué pour certaines vinifications à l'ancienne
, puis le foulage, qui aboutit à l'extraction du jus par
écrasement des grains, travail qui se pratiquait autrefois
avec les pieds et aujourd'hui avec des rouleaux à
écartement variable. La vendange foulée est
envoyée par pompage dans des cuves où s'effectue la
fermentation alcoolique : transformation du sucre en alcool
éthylique et en gaz carbonique sous l'action de levures,
champignons microscopiques unicellulaires présents dans le
raisin ou introduits par le viticulteur. Ces réactions
chimiques dégagent de la chaleur, si bien que, pour ne pas
dépasser 30oC, il est parfois nécessaire de refroidir
les cuves. Au cours de la fermentation alcoolique, la
macération des peaux et des pépins (marc) doit
être attentivement contrôlée, car elle a une
grande influence sur la qualité et la conservation du vin : on
l'active par pigeage ou remontage du jus. Lorsqu'on juge la
macération suffisante, on soutire le vin par le bas de la cuve
(écoulage). Le marc, qui flottait, s'y dépose, et, si
elle n'est déjà achevée, la fermentation, plus
calme, peut se poursuivre après l'écoulage. On laisse
alors le vin nouveau reposer à une température de 18
à 20oC pendant quelques semaines pour favoriser la
fermentation malolactique, qui consiste en une transformation de
l'acide malique en acide lactique avec un faible dégagement de
gaz carbonique. L'acide lactique se combine aux alcools pour former
des esters, qui accroissent le bouquet du vin. Les résidus de
fermentation se déposent au fond des cuves (lies). Le vin est
ensuite clarifié par filtration, par centrifugation, ou par
collage, avant d'être généralement conservé
un ou deux ans dans des fûts en bois de chêne. Il se
stabilise et évolue lentement, avant d'être mis en
bouteilles après une nouvelle filtration. Il existe d'autres
modes de vinification en rouge : ainsi la vinification en grappes
entières, par macération carbonique, pour l'obtention
des beaujolais.
Elle s'effectue par fermentation du seul jus de
raisin sans macération du marc. On peut ainsi faire du vin
blanc à partir de raisins noirs à jus blanc, à
condition d'en extraire le jus sans meurtrir les peaux colorées
: nombre de champagnes sont ainsi produits à partir du seul
cépage pinot noir. C'est alors un «blanc de
noirs» qu'il ne faut pas confondre avec le «blanc
de blancs» issu du seul cépage chardonnay. La
fermentation du vin blanc s'opère à une
température ne dépassant pas 20oC. Dans les vins
moelleux ou liquoreux, la fermentation est interrompue et une partie
du sucre est conservée. C'est le cas des vins blancs de
Sauternes ou de vins doux naturels comme le muscat de Frontignan.
Les vins rosés ne sont que rarement des
assemblages de vins blancs et rouges (champagnes rosés), mais
résultent le plus souvent d'une fermentation de raisins
rouges, accompagnée d'une macération de très
courte durée.
La fabrication du champagne, ou champagnisation,
consiste à mettre le vin en bouteille dès la fin de la
première fermentation. Le gaz carbonique résultant de
la seconde fermentation se dissout dans le vin et le rend
pétillant. Cette opération, très lente,
s'effectue dans les célèbres caves de Champagne,
creusées dans la craie.
Les vins de liqueur, dont la teneur en alcool
est comprise entre 16 et 24 %, résultent de l'addition
d'alcool provenant de la distillation des marcs. C'est le cas du
pineau des Charentes et du ratafia de Champagne. La production des
eaux-de-vie de vin (cognac, armagnac, etc.) valorise les vins de
moins bonne qualité mais de fort rendement.
La
réglementation et la commercialisation des vins :
La production de vin est un monde très
surveillé et la viticulture française est
contrôlée de façon stricte au niveau national,
par l'INAO et par les services de répression des fraudes, mais
aussi au niveau européen. Depuis le 15 juin 1970, il existe un
marché commun européen du vin; deux catégories
sont distinguées : les vins ordinaires d'une part et les vins
de qualité d'autre part.
Les vins ordinaires sont eux-mêmes
subdivisés en vins de table et vins de pays. Les vins de table
ont leur degré alcoolique indiqué sur
l'étiquette; il peut s'agir de mélanges de vins de
différents pays de la Communauté économique
européenne (CEE), et rien ne l'indique sur l'étiquette.
Les vins de pays, avec indication de la provenance
géographique, sont des vins de table dont la zone de
provenance est fixée par arrêté
ministériel; ce sont des vins provenant de cépages
traditionnels et non d'hybrides, et qui sont soumis à un
contrôle par analyse et dégustation.
Pour les vins de qualité, la CEE
distingue les vins de qualité produits dans des régions
déterminées (VQPRD). Ce sont, en France, les vins
délimités de qualité supérieure (VDQS) et
les vins d'appellation d'origine contrôlée (AOC),
fixés par décret. La délimitation
géographique et géologique est très stricte; en
outre, encépagement, méthodes de culture, taille de la
vigne, rendement maximal à l'hectare, degré alcoolique
naturel minimal, procédés de vinification et de
conservation, enrichissement éventuel sont
réglementés, et les vins, contrôlés
systématiquement par une dégustation accompagnée
d'une analyse chimique.
Les caves coopératives, au nombre de 1200
environ, jouent un rôle moteur dans la commercialisation des
vins, et les plus dynamiques réalisent à la fois la
vinification et la commercialisation. Aujourd'hui, le vignoble
français s'étend sur un million d'hectares, deux fois
moins qu'au XIXe siècle, pour une production de 65 millions
d'hectolitres, ce qui correspond à un rendement moyen de 65 hl
à l'hectare, lequel a doublé en moins de quarante ans.
Sur ces 65 millions d'hectolitres, plus de 10 millions sont
exportés, la CEE en absorbant les deux tiers. Dix autres
millions sont distillés, alors qu'on ne sait plus que faire de
l'alcool. La France et l'Italie produisent chacune 20 % de tout le
vin du monde (120 millions d'hl). Avec l'Espagne (40 millions d'hl),
ces trois pays produisent donc plus de la moitié du vin du
globe, tandis que d'autres, nouveaux venus, prennent une place de
plus en plus importante. C'est le cas des États-Unis, qui se
classaient au cinquième rang des pays vinicoles en 1990, avec
16 millions d'hectolitres, dont les neuf dixièmes issus de Californie.
Si la «science du vin» est
d'abord celle de sa fabrication et de sa conservation, elle est aussi
celle de sa dégustation. Un vin s'apprécie en fonction
de ses qualités propres, que parachèvent les conditions
de son vieillissement, mais aussi de ses facultés à
sublimer les saveurs du mets qu'il accompagne. C'est toute la
tâche des sommeliers de conseiller les meilleurs choix. La robe
d'un vin, qui désigne sa couleur, et son bouquet, qui
désigne ses arômes, sont les premiers critères
d'appréciation de l'oenologue. Puis, lorsque le vin est en
bouche, on dira de lui, par exemple, qu'il a du corps ou encore de la
rondeur; on trouvera qu'il est étoffé,
généreux, voire capiteux, et, généralement
s'il s'agit de l'une de ses meilleures années, qu'il est
complet. Les amateurs éclairés sauront également
juger du moelleux et de la finesse d'un vin, mais seuls les palais
les plus exercés pourront attester que celui-ci a de la race,
et qu'il entre parmi les plus grands millésimes du cru.
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